⭐⭐⭐⭐Livre « So Good They Can’t Ignore You » de Cal Newport

Introduction

Le livre So Good They Can’t Ignore You de Cal Newport est à contrecourant de l’idée selon laquelle il faudrait suivre sa passion. Pour cet auteur, les gens se trompent sur leurs supposées passions et les suivre est tout simplement une très mauvaise idée.

Points clés à retenir

Trouvez sa passion n’a pas de sens

Si vous voulez faire un travail que vous aimez, il n’est pas forcément avisé de suivre vos passions. En fait, la logique devrait être renversée : devenir si bon qu’on ne pourra plus vous ignorer !

L’idée reçue pourrait être exprimée ainsi : « la clé pour être heureux au travail est de d’abord découvrir notre passion, et ensuite de trouver l’emploi qui correspond à cette passion ». Toute une littérature du développement personnel est bâtie sur cette prémisse.

Peut-être la référence la plus connue en la matière est le discours de Steve Jobs à Stanford en 2005 où il dit en substance de faire ce que nous aimons. Il s’agit d’un exemple classique du « Faites ce que je dis, pas ce que je fais. »

En réalité, la création d’Apple doit plus à un concours de circonstance qu’à l’amour de la technologie. 

Il est tentant d’imaginer à l’avance ce qui va nous plaire. Cependant, en faire l’expérience peut s’avérer très différent de l’idée qu’on s’en fait !

Les gens qui réussissent semblent avoir un profil similaire. Ils ont eu des parcours complexes et des expériences très diversifiées. Ils ont l’ambition d’être aussi bons que possible dans leur domaine.

Ceux qui suivent leur passion et réussissent sont donc plutôt des exceptions.

Une étude a démontré que les employés les plus heureux étaient ceux qui étaient restés le plus longtemps en poste. Une façon d’interpréter ces résultats est de considérer que plus un employé est expérimenté, plus il apprécie sa carrière. De plus, les liens avec les collègues sont sans doute plus développés avec le temps.

Une erreur courante de ceux qui aspirent au succès est de rechercher une recette miracle : comment approcher telle personne, comment écrire un manuscrit, etc. En fait, la seule question valable est : « comment je deviens vraiment bon ? »

Le capital carrière

S’il y a une activité dans laquelle vous souhaitez vous améliorer, alors commencez à mesurer le temps que vous y passer chaque mois. L’attention que vous porterez à la qualité de votre travail aura plus d’influence que tout le reste.

La plupart des gens commencent au bas de l’échelle. Ce qui différencie ceux qui réussissent des autres est leur acharnement à développer des compétences rares et intéressantes. 

Il y a cependant une nuance. Certaines carrières ne méritent pas d’être poursuivis si :

  • Vous n’avez pas de possibilité de vous distinguer en développant des compétences
  • Le travail vous semble inutile voire nuisible
  • Cela vous oblige à travailler avec des gens que vous détestez

La pratique délibérée est la clé pour augmenter son capital de compétence. Comme pour l’apprentissage de la musique, deux ingrédients sont essentiels pour progresser : pratiquer son art au seuil de résistance, là où l’effort est pénible, et obtenir une rétroaction la plus rapide possible sur sa prestation. 

Selon l’opinion commune, il faut dix ans de pratique assidue ou 10 000 heures pour maîtriser un sujet donné. Cependant une étude de 2005 réalisée par Neil Charness de la Florida State University sur 400 joueurs d’échecs va plus loin en cherchant à comprendre comment cette pratique devait se réaliser pour les meilleurs résultats.

Avant l’étude de Charness, il y avait une polémique sur ce qui était le plus bénéfique : participer le plus possible à des tournois, ou étudier intensément. En fait, l’étude a démontré que le facteur dominant était (de très loin) le temps passé à étudier. On estime ainsi que les grands maîtres consacrent 5 000 heures sur 10 000 à l’étude intensive contre environ 1 000 heures sur 10 000 pour les joueurs d’un niveau intermédiaire. 

L’étude approfondie permet de sélectionner les sujets justes un peu au-dessus de la zone de confort. En revanche, dans les tournois, le plus probable est d’affronter quelqu’un dont le niveau est très au-dessus ou très au-dessous du sien. De telles rencontres sont rarement productives.

Pour la plupart des gens qui développent une habileté ou une compétence, il s’agit principalement d’y mettre le temps et de travailler dur. Cependant, cette stratégie vous conduit à un plateau à partir duquel il est difficile de progresser, car elle fait l’impasse sur l’étude approfondie des grands maîtres. Une autre technique consiste à soumettre régulièrement son travail à la critique par les pairs.

De même qu’il existe des marchés de capitaux, il existe des marchés du « capital carrière ». Il y en a de deux types : le marché où le gagnant remporte la mise et les enchères. Dans le premier, seule une compétence clé compte et le meilleur décroche l’emploi. Dans le second, il faut une combinaison de compétences et qui va l’emporter est beaucoup moins clair. Il est fondamental de savoir dans quel type de marché vous êtes.

Plus de contrôle, mais dans les bonnes conditions

De nombreuses études démontrent que plus on a de contrôle sur sa vie, mieux on se porte sur les plans scolaire, professionnel et personnel. Mais tous les emplois n’offrent pas cette possibilité. Pour l’obtenir, il vous faut du capital carrière, c’est-à-dire des compétences rares et valorisées, que vous pourrez utiliser pour choisir les options qui vous donnent du contrôle.

Même lorsque vous réussissez à obtenir un emploi qui vous donne de l’autonomie, un autre problème surgit toujours. Votre employeur va faire son possible pour vous empêcher d’avoir plus d’autonomie car il veut vous garder !

La difficulté est de déterminer votre situation : avez-vous assez de capital carrière pour passer au projet qui vous intéresse ?

Derek Sivers explique bien les choses :

Vous voulez dire le type d’heuristique qui empêche l’avocate avec 20 ans d’expérience et de réussites, de dire subitement : ‘‘Vous savez, j’adore les massages, je vais devenir masseuse’’ ?

Sa règle est simple : « Faites avant tout les choses pour lesquelles les gens sont prêts à payer ! » 

Dit autrement, avant de faire le grand saut dans un projet où vous aurez plus de contrôle et plus d’autonomie, demandez-vous si quelqu’un va vous payer pour : un client, un sponsor, un investisseur ou un employeur.

La mission

Rester travailler tard pour que votre firme augmente ses profits de quelques millions de dollars n’est pas aussi gratifiant que de le faire pour changer le monde.

Une carrière orientée mission ressemble à une découverte scientifique. Il s’agit d’une innovation qui n’attend qu’à être découverte lorsque toutes les conditions sont réunies. Une de ces conditions est de se trouver à l’avant-garde de la recherche.

C’est en étant à l’avant-garde de son domaine qu’on est le mieux à même d’entrevoir les possibilités d’une percée et donc la direction à donner à son travail.

En pratique, plusieurs pistes peuvent se présenter. Un nouveau problème est de sélectionner la bonne.

L’approche à privilégier est celle mise en œuvre par Steve Jobs ou Jeff Bezos : de nombreuses (petites et rapides) expérimentations qui échouent la plupart du temps mais dont certaines se révèlent prometteuses. En effet, il est souvent impossible de savoir à l’avance ce qui va fonctionner.

Une autre possibilité, inspirée du marketing, est de se faire remarquer. Quitte à choisir, entre plusieurs projets, il vaut mieux sélectionner celui avec un effet « wow », celui dont les gens vont vouloir parler autour d’eux. Toutefois, pour se faire remarquer, il ne suffit pas d’être remarquable, il faut utiliser le bon medium pour donner de l’élan au message et pour toucher l’audience cible : communautés, blogs, réseaux sociaux, etc.

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