Quand spéculer devient un acte politique

Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu’on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !

– La Reine Rouge, Alice au pays des Merveilles

Ticket de loterie

Il y a bien longtemps, nous avons demandé à un vieil ami pourquoi il achetait des billets de loterie chaque semaine.

« Pour acheter du rêve », fut sa réponse.

Soit, mais si le rêve s’est réalisé, pourquoi rejouer ?

Que penser, par exemple, d’Evelyn Marie Adams qui a gagné deux fois à la loterie de l’état du New Jersey en 1985 et 1986 ?

Mais il y a tout de même une justice. En 2012, elle perdit au jeu ce qui lui restait de sa fortune.

Statistiquement, huit gagnants sur dix dilapident leurs gains après quelques années. Ils quittent leur emploi… sont prodigues avec leur entourage… brûlent la chandelle par les deux bouts… et parfois finissent dans le caniveau.

Mais revenons à notre époque.

Les chèques de stimulus du gouvernement… les allocations pour rester docilement à la maison… les aides diverses et variées… tout cela était inespéré.

Comme Christophe Rocancourt le dit si bien, l’argent facilement gagné est facilement dépensé.

Les plus raisonnables ont payé une partie de leurs dettes. Les plus marginaux se sont procurés de l’alcool, de la drogue, des armes et des munitions et Dieu sait quoi encore.

Les autres ont décidé de jouer à quitte ou double avec cette manne : cryptomonnaies, Tesla, Gamestop, des options d’achat…

Rajoutez à l’équation, une application très populaire chez les jeunes adultes comme Robinhood et vous obtenez un marché aussi exubérant que 1999.

Nous ne jugeons pas. Après tout, notre jeunesse n’a rien à faire et rien à perdre.

OK Boomer

Au moins en 1999, l’avenir semblait radieux… Nous allions créer l’autoroute de l’information… L’internet allait changer nos vies… La nouvelle économie allait remplacer l’ancienne… Bienvenu dans le village global… Tout ça, tout ça…

Aujourd’hui, spéculer en bourse ou sur bitcoin semble la seule issue pour échapper à son sort.

Cela nous fait penser à une caricature. Un boomer s’adresse à son fils : « A ton âge, moi je suis parti de zéro ! ». Le fils, écrasé sous le poids du fardeau de sa dette étudiante répond : « Crois-moi, j’adorerais partir de zéro! »

Le prix des maisons est inabordable… Il y a peu d’emplois bien payés… Deux salaires sont nécessaires, voire plus… Le prix des actifs financiers est exorbitant…

Il faut aussi noter que l’inflation touche beaucoup moins les retraités que les jeunes « actifs ».

Les retraités ont rarement un loyer à payer.

Leur frais de santé sont moindres car subventionnés par l’état, comme aux États-Unis avec Medicare.

Les retraités n’ont pas non plus à payer pour des études de plus en plus coûteuses… et de moins en moins payantes.

Pour couronner le tout, nos insolents retraités seraient aussi plus intelligents.

Selon un chercheur français, Michel Desmurget, nos jeunes ont un quotient intellectuel qui diminuerait à cause de l’exposition aux écrans.

Les boomers votent davantage aussi. Ils sont bien avisés de le faire car les Milléniaux sont désormais plus nombreux qu’eux.

A suivre,

Khalid

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