Plus question de laisser tomber la classe moyenne

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J’viens d’la classe moyenne, moyennement classe où tout l’monde cherche une place

– Orelsan

Ça continue encore

L’encre n’est pas encore sèche sur le plan d’aide précédent qu’un autre est en préparation, cette fois-ci pour les familles.

Profitons-en pour les passer en revue et faire les comptes.

  • « CARES act », mars 2020, 2,2 billions
  • « HEROES act », mai 2020, 3 billions
  • « American Rescue Plan », mars 2021, 1,9 billion
  • « American Jobs Plan », avril 2021, 2,3 billions
  • « American Families Plan », le plan discuté actuellement, 1,8 billion

Soit un total d’environ 11,2 billion de dépenses engagées en à peine plus d’un an. A ce rythme, l’Argentine et le Venezuela n’ont qu’à bien se tenir.

Après tout, puisque le futur s’annonce morose, pourquoi ne pas au moins en profiter tant que c’est possible ?

Le dollar n’a pas très bien réagi à l’annonce du plan…

De plus, si la baisse devient « désordonnée », il sera difficile de continuer de concocter de nouveaux plans tous les 3 mois.

État obèse

Les planificateurs centraux anticipent déjà les difficultés à venir. Il ne sera pas possible d’écouler des tonnes d’obligations sur le marché, tant elles apparaissent risquées et littéralement sans intérêt.

Pour financer ces projets, les entreprises et les riches vont être mis à contribution. D’abord, Biden va détricoter les baisses d’impôt de Trump.

Rappelons que Trump avait annulé une à une les réformes d’Obama lors de sa présidence. C’est de bonne guerre pour ainsi dire.

Ensuite, son administration va donner plus de pouvoir aux services fiscaux, l’IRS, pour enquêter sur l’évasion fiscale et pour prélever de nouvelles contributions. Le gouvernement fédéral n’a donc pas fini de grossir.

Et plus son pouvoir grandit, plus il payant – dans tous les sens du terme – de faire de la politique. Comme l’a fait remarquer Dalberg-Acton, « Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt de façon absolue. »

L’éditorial du Monde, nous explique les raisons de ce tournant socialiste :

Le démocrate Joe Biden avait promis aux travailleurs américains de « rebâtir l’Amérique, en mieux ». Tournant le dos à l’orthodoxie des indices chiffrés, poussé par sa gauche, il garde ce cap, celui de la réhabilitation des classes moyennes et populaires. C’est leur déclassement et leur colère qui ont dépouillé Barack Obama de sa majorité au Congrès, puis porté Donald Trump à la Maison Blanche. Plus jamais ça.

Classe moyenne

Le Monde ne croit pas si bien dire. Ainsi, il n’est plus question pour les démocrates de perdre des élections ni face à Trump ni face à personne. Ils ne feront plus l’erreur de ne pas acheter les voix. Et puis, s’ils ne vident pas les caisses les premiers, les Républicains le feront!

Revenons un instant sur cette classe moyenne qu’il faut reconquérir.

Il n’y a pas vraiment de doute sur le constat. La classe moyenne des pays industrialisés est la grande perdante de la mondialisation. A partir de là, il y a deux issues possibles.

Pour Piketty, l’époque actuelle est simplement un retour à la normale, celle qui avait cours avant la deuxième Guerre Mondiale. Dans ce monde-là, rien de plus extraordinaire que de devenir riche par l’entrepreneuriat ou de s’acheter une maison avec les revenus du travail.

Pour Goodhart, la perspective est différente. La démondialisation, le vieillissement de la population et les tendances protectionnistes seront favorables à la classe moyenne. En effet, il y aura plus d’ouvrage et les travailleurs se feront rares. Et plus rares encore s’ils touchent un revenu minimum garanti.

A suivre,

Khalid Lyoubi

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