Plus d’État pour stimuler l’économie

Photo by Connor Betts on Unsplash

Quand vous voyez que pour produire, vous devez obtenir la permission des hommes qui ne produisent rien – Quand vous voyez que l’argent coule vers ceux qui font le commerce, non pas en marchandises, mais en faveurs, […] et que vos lois ne vous protègent pas contre eux, mais les protègent contre vous […] Vous savez que votre société est condamnée.

– Ayn Rand, la Révolte d’Atlas

Marchés hésitants

Les marchés boursiers sont en lévitation. Ils hésitent. Boom d’effondrement ou effondrement tout court ? Rien n’est certain.

Si le passé récent peut encore servir de guide, ce qui n’est pas garanti, le marché ne devrait pas tarder à plonger.

Non, il ne s’agit pas des massacres de la Birmanie, pas plus que des troubles en Irlande du Nord ni des égos froissés en Turquie.

Le marché n’est pas sensible à la souffrance humaine, petite ou grande. Par contre, il est très sensible aux risques sur les profits des entreprises.

Providence ou hasard, les trois prix les plus importants de l’économie pointent tous dans une direction défavorable.

  • L’augmentation prix du pétrole pénalise la plupart des entreprises sauf… les pétrolières.
  • Les taux d’intérêt américains à dix ans ne sont jamais remontés aussi rapidement depuis 1981. Ce n’est pas bon signe pour des entreprises endettées jusqu’aux oreilles, du moins si elles avaient des oreilles.
  • Enfin le dollar remonte, ce qui nuit aux exportations.

Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, il faudra aussi compter sur le projet Biden d’augmentation des taxes sur les entreprises.

D’ailleurs, il ne s’agit pas juste d’une banale augmentation d’impôts. Biden veut s’entendre avec une centaine de pays pour en finir avec l’évasion fiscale des géants technologiques.

Le Financial Times explique :

Ainsi les États-Unis proposent que tous les pays se donne le droit de taxer une partie des profits consolidés des 100 plus grandes compagnies ; le montant que chaque pays pourra récupérer sera basé sur les ventes des entreprises dans ce pays.

Les moins-disant fiscaux tels que l’Irlande ou Chypre ont donc du souci à se faire.

Le vent tourne

Ces 20 dernières années ont été fastes pour les profits des entreprises américaines :

  • Baisse des taux d’intérêts
  • Mondialisation
  • Augmentation des profits aux dépens des salaires
  • Diminution du taux de taxation des entreprises qui est passé de 32% à 23%
  • Augmentation de la part des entreprises peu capitalistiques (faible part de la main d’œuvre)
  • Concentration monopolistique : Amazon, Google, Apple, Facebook, Microsoft…

Mais les travailleurs ont finalement compris quel genre de « deal » a constitué la mondialisation : des gadgets pas chers en échange de la disparition d’emplois industriels bien payés…

Les Américains font la fine bouche…

Même s’ils n’ont pas augmenté leurs revenus réels, les Américains moyens ont tout de même gagné en liberté en devenant des « entrepreneurs » grâce à UBER, AirBnB, Deliveroo, et notre préféré : Instacart.

De quoi se plaignent-ils ?

Malheureusement, les nombreux perdants de la mondialisation ayant toujours le droit de vote, ils ont choisi de changer les choses en 2016 et de les changer encore en 2020.

L’administration Trump a fait son possible pour épater la galerie. Maintenant, au tour de l’administration Biden, mais dans un autre style… disons moins divertissant et plus dirigiste.

De toute manière, peu importe leurs différences, Démocrates et Républicains sont d’accord pour faire tourner à plein régime la planche à billets et procéder méthodiquement au dopage de l’économie.

La politique compte désormais plus que les forces de marché.

Bon dosage

Jamie Diamond, le PDG de JP Morgan, l’a bien compris. Selon lui, la combinaison unique de la vaccination de masse, de l’épargne accumulée et du plan d’infrastructure de Biden, devrait entraîner une forte reprise jusqu’en 2023.

Nous pensons plutôt que cela va entraîner une forte méprise. Dépenser de l’argent qu’on n’a pas gagné, ni mérité est toujours grisant… jusqu’au moment de l’addition.

Selon nous, boom ou pas, une chose cependant est claire. Plus l’État dépense, plus sa part dans l’économie augmente et plus celle du secteur privé diminue.

A l’extrême, si la dépense publique est bonne pourquoi se limiter à 60% du PIB comme aujourd’hui ? Pourquoi pas 80% ? Pourquoi pas 100% ?

Mais peut-être sommes-nous trop conservateurs ? La période récente prouve que la réalité peut dépasser la fiction. Ainsi, pourquoi ne pas porter la dépense publique jusqu’à 200% ?

Comment serait-ce possible ?

C’est très simple, il suffit de collectiviser les moyens de production… et puis de confisquer le reste aussi.

A suivre,

Khalid Lyoubi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *