Tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres
– George Orwell, La ferme des animaux
Voyager
Avant le virus, voyager en avion était déjà devenu une plaie. Après une ou deux heures d’attentes, vous aviez le privilège de vous déchausser ou de passer au scanner pour vérifier si vous ne cachiez rien de suspect dans vos sous-vêtements.
Avec un petit peu de chance, vous aviez droit à une fouille.
Dire que dans les années 60, il était possible d’emporter une arme à feu dans la cabine, du moins aux États-Unis !
Une fois dans la cabine, vous pouviez faire semblant que les coups de pieds de votre voisin arrière ne vous dérangeait pas, ni d’ailleurs celui qui venait d’incliner à fond son fauteuil mais essayait encore de forcer l’inclinaison. Si votre voisin de banc était civilisé, vous pouviez profiter de l’accoudoir chacun à tour de rôle.
Croyez-le ou non mais il fut une époque où les gens se mettaient sur leur trente-et-un pour voyager en avion. Les passagers d’aujourd’hui n’a pas du tout l’air de se préparer pour aller à l’Opéra.
Une certaine théorie conspirationniste voudrait que le virus ait été une excuse pour que les riches et les puissants n’aient plus à côtoyer les gueux, ni à Chamonix, ni dans leurs avions, ni dans leurs hôtels. Si c’est vrai, nous ne les blâmons pas.
Faîtes ce que je dis…
Nos notables veulent aussi leur petit privilège sur le bas peuple. Le Monde note :
Des policiers, magistrats et politiciens font fi des consignes sanitaires au déjeuner mais vont arrêter, condamner et vilipender de jeunes fêtards dans l’après-midi.
Peut-être qu’il s’agit du retour à la normale dont on parle tant ?
L’Ancien Régime, le Moyen-Age et l’Antiquité ne manquaient pas de charme, mais le taux de croissance par habitant à ces époques était à peine supérieur à 0%. Si vraiment nous nous dirigeons vers cette normale-là, nous serons chanceux d’atteindre 0% avec tous nos vieux.
Cordialement,
Khalid