Dans notre société laïque, l’école est devenue un substitut de l’église, et comme l’église, elle exige que ses enseignements soient considérés comme paroles d’évangile.
– John Taylor Gatto
Discontinuités
Hier, nous avons abordé les turbulences à prévoir dans l’économie et dans la société.
Les changements ne sont pas toujours mauvais. Pour les Chinois, le mot crise est l’amalgame de danger et d’opportunité. Plus près de nous, le kairos de l’antiquité grecque représente le moment propice, l’occasion à ne pas manquer.
La réaction des gouvernements face au virus a créé une rupture de la normalité. Pourquoi accepter de perdre 2 heures ou plus dans les transports chaque jour ? Pourquoi croire des journalistes qui ne posent pas les questions que tout le monde se pose ? Pourquoi vivre dans un pays qui vous taxe à 50%, plus ou moins, pour des services inexistants ou dignes du tiers monde ?
Mais à notre avis, l’événement le plus prometteur est la perte de confiance des parents dans l’école.
L’école à la maison
Passons sur les résultats des élèves aux tests internationaux ou nationaux. Fermons les yeux sur l’architecture de nos établissement scolaires qui semble inspirée des pénitenciers. Tout cela était connu avant le virus. Oublions également les masques que les élèves doivent porter toute la journée.
La fermeture des écoles a permis aux parents de se confronter à la réalité de l’école. Regardons la situation avec les yeux d’un étranger :
Les parents confient leurs enfants à des inconnus…
Tout le programme de l’année pourrait être enseigné à l’intérieur d’un ou deux mois…
Les élèves passent bien trop de temps à jouer…
Comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, de plus en plus de parents choisissent de faire l’école à la maison.
Parfois, ils n’ont simplement pas d’autres choix. A San Francisco, les écoles publiques sont fermées depuis mars 2020. USA Today nous donne quelques détails:
Bien sûr, il y a les classes virtuelles. Mais voudriez-vous mettre vos enfants dans une garderie en ligne ? Les parents de San Francisco ne sont pas plus intéressés. Certains déménagent, d’autres inscrivent leurs enfants dans une école privée ou prennent en main l’instruction de leur progéniture.
Du reste, les enfants éduqués à la maison ont de meilleurs résultats scolaires, ont davantage confiance en eux et sont plus indépendants. Mais ce n’est pas pour toutes les familles, et sans doute pas celles qui ont besoin de deux revenus.
Texas, l’étoile solitaire
Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais elle donne de l’espoir. Le gouverneur du Texas vient d’annoncer la fin de toutes les restrictions sanitaires au Texas.
A partir du mercredi 10 mars, tous les commerces rouvriront sans aucune restriction, en particulier plus d’obligation de porter une muselière. Nous gageons que le gouverneur ne mettra pas en place un comité pour se pencher sur le « passeport vaccinal ».
Est-ce que le traumatisme causé par la vague de froid meurtrière y est pour quelque chose? Nous n’en savons rien. Néanmoins, les familles qui ont souffert de l’absence d’électricité, d’eau courante et de nouvelles anxiogènes ont peut-être remis les choses en perspective.
Pavlov avait déjà observé que seul un choc traumatique pouvait venir à bout d’un conditionnement. Il avait fait cette découverte par hasard lorsque son sous-sol, où se trouvaient ses chiens en cage, fut inondé. A la suite de cette épreuve, les chiens survivants avaient perdu tout trace de conditionnement.
L’arrivée du virus a pris le monde par surprise. Sa disparition (au moins des nouvelles) pourrait être aussi fulgurante.
Si les cas n’augmentent pas au Texas dans les prochaines semaines, comment les autres états et les autres pays pourront-ils maintenir leurs mesures sanitaires ?
A suivre,
Khalid Lyoubi