Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres.
– Antonio Gramsci
Des marchés indécis
Les marchés font du yoyo… Ils hésitent, vont dans une direction, puis se ravisent…
Il faut dire qu’ils sont méconnaissables : trading haute fréquence, investissement passif, participation des « investisseurs » individuels sur Robinhood, achats d’options, SPACs, cryptomonnaies.
Les règles du jeu en place depuis 40 ans ont-elles changé ? Cela se pourrait bien. Par exemple, les actions baissent en même temps que les obligations, ce qui est inédit.
Tout semble possible… Le marché peut doubler ou être divisé par deux. Mais si le marché est divisé par deux, ce ne sera pas pour longtemps.
A chaque crise économique ou financière, des oiseaux de mauvais augure font un parallèle douteux avec les années 30.
Pourtant, il existe une différence de taille. Durant la Grande Dépression, le dollar était lié à l’or. On ne pouvait pas imprimer la monnaie à volonté comme aujourd’hui.
A notre époque, en cas de chute de la bourse, n’ayez aucun doute que les autorités vont intervenir. Pourquoi ? Parce qu’elles le peuvent!
Comme Nassim Taleb l’explique, nous préférons faire quelque chose plutôt que rien, même dans les cas où cela peut être dangereux. Nous en avons eu suffisamment la preuve avec la gestion du virus. D’ailleurs, à ce sujet, le Wall Street Journal indique :
Revenons-en aux marchés financiers. Un équilibre précaire s’est installé entre des forces déflationnistes et des forces inflationnistes.
Forces déflationnistes
Parmi les forces déflationnistes, il y a d’abord la dette, sous toutes ses formes : dette étudiante pour des études intersectionnelles de genre, dette privée des ménages qui ont acheté une maison (ou plusieurs ?) trop grande pour eux, dette des entreprises qui ont racheté leurs actions pour faire monter le cours et enrichir leur direction, dette des états et des villes mal gérées, dette du gouvernement fédéral qui a sauvé la mise aux banques, à Wall Street, et aux corporations, dette non provisionnée pour la sécurité sociale et les boomers…
Pour payer toutes ces dettes, il va bien falloir chercher un vrai travail, vendre la deuxième maison ou la deuxième voiture, réduire ses coûts, licencier des professeurs, policiers et pompiers, augmenter les impôts…
Rien de tout ça n’est favorable pour les actifs financiers… sauf peut-être de remercier des employés.
L’autre grande force, à moins que ce ne soit l’autre grande farce, est la bulle spéculative généralisée qui menace de s’effondrer sur elle-même tel un trou noir.
Les actions boursières, les obligations, l’immobilier, les cryptomonnaies sont à des plus hauts historiques. Lorsque la bulle éclatera, des billions vont disparaître le temps qu’il faut pour dire « effet richesse ».
Quand votre portefeuille perd 50% de sa valeur, cela n’incite pas vraiment à faire des dépenses pour creuser la piscine ou s’acheter une nouvelle Tesla.
Mentionnons aussi la technologie qui contribue à la déflation. Avec la technologie, un produit coûte de moins en moins cher à fabriquer, ce qui permet de réduire les prix. Parfois, le prix est tellement bas qu’il est gratuit comme avec Google.
Voilà pour les principales forces déflationnistes.
A suivre,
Khalid Lyoubi