Pour lutter contre l’inflation, il n’y a qu’une seule solution : ne pas donner d’argent à ceux qui le dépensent et ne pas le prendre à ceux qui le conservent.
– Georges Wolinski
Via negativa
Les choses prennent une tournure de plus en plus bizarre que ce soit à propos du virus ou des marchés.
Par exemple, qui aurait cru, il y a quelques années seulement, que le Portugal emprunterait à taux négatif ou encore que le pétrole se transigerait à -40 USD ?
Dans le même ordre d’idée, la valorisation des actifs comme Tesla, Bitcoin, Ethereum ou les Tokens Non Fongibles contient une partie réelle mais aussi partie imaginaire.
Pour l’heure, restons-en aux nombres négatifs.
Le fantasme ultime des banquiers centraux est de pouvoir imposer un taux négatif aux épargnants…
Pour y parvenir, il faudra faire disparaître les espèces, qui garantissent un taux d’intérêt de 0%… A en juger par notre expérience de l’année 2020, le processus est déjà bien avancé…
L’autre problème à résoudre, ce sont les banques. Non pas qu’elles soient contre des taux négatifs payés par le client. Au contraire, certaines banques le font déjà en Allemagne.
En fait, le problème est dû à un archaïsme de notre société : la libre concurrence… Tant qu’il y aura une banque qui proposera un taux non négatif, le projet ne pourra pas aboutir.
La solution? La FedCoin !
La FedCoin sera très différente de Bitcoin : buffet à volonté pour le gouvernement et peau de chagrin pour l’épargne du citoyen.
Danse de la pluie
Mais nous avons encore un peu de temps avant l’introduction d’une cryptomonnaie nationale, du moins pour ceux qui ne vivent pas en Chine ou en Suède. Il faudra prendre le temps de l’analyse… et y aller en douceur… communiquer… jusqu’à temps que ça devienne banal.
Tout cela nous laisse néanmoins songeur.
Pourquoi les gouvernements et les banques centrales en veulent-ils autant aux épargnants et à leur argent ?
Nous n’avons malheureusement pas la réponse mais juste une hypothèse.
Dans son livre, le « Hasard sauvage », Nassim Taleb rapporte une expérience sur des oiseaux en cage. Les oiseaux recevaient leur nourriture de façon totalement aléatoire. Au bout d’un certain temps, les chercheurs observèrent que les oiseaux avaient mis au point des danses complexes pour faire apparaître la nourriture…
D’une certaine façon, la stimulation monétaire et budgétaire est notre danse de la pluie… et la musique risque bien de s’arrêter pour de bon.
Inflation
D’ailleurs, s’il était vraiment possible de produire des richesses en imprimant de la monnaie, le Venezuela et le Zimbabwe seraient les premiers de cordée, comme dirait Macron.
De toute façon, l’inflation est déjà parmi nous. Aux États-Unis, le prix des maisons a augmenté de 11% sur un an soit le rythme le plus rapide depuis 2006 lors de la bulle des subprimes.
Toujours aux États-Unis, de plus en plus d’entreprises se plaignent de l’augmentation des coûts du transport aérien et maritime, de la congestion des ports, ou encore de l’augmentation des coûts salariaux.
Pour ce qui concerne ce dernier point, les entreprises sont en effet en concurrence… avec le gouvernement qui verse de généreuses allocations chômages et autres transferts sociaux !
Ne comptons plus sur la Chine pour modérer l’inflation. Le Wall Street Journal rapporte que :
Si même la Chine s’y met alors adieu veaux, vaches, cochons.
A suivre,
Khalid Lyoubi