Le capitalisme sous influence socialiste

Les économistes ont raison, disait un homme de Bourse : le capital est du travail accumulé. Seulement, comme on ne peut pas tout faire, ce sont les uns qui travaillent et les autres qui accumulent.

– Auguste Detœuf

Capital-socialisme

Brigitte Bardot aurait dit à Gainsbourg : « Ne serait-il pas merveilleux d’avoir un enfant ? Il aurait ton intelligence et ma beauté. »

Ce à quoi Gainsbourg aurait répondu : « Et si c’était le contraire ? »

Sommes-nous en train d’assister à des hybridations radicalement différentes du capitalisme et du socialisme à l’Est et à l’Ouest?

Le parti communiste Chinois a choisi, à raison, de ne pas imiter l’ex-URSS et s’est ouvert au capitalisme dans les années 80. Aujourd’hui, il semblerait que la version du capitalisme qui a cours en Chine est plus débridée encore que le turbo-capitalisme américain.

De l’autre côté du Pacifique, on observe un retour de balancier vers le socialisme depuis 2008. Tant que l’Union Soviétique et le communisme était une menace pour les états occidentaux, le capitalisme se gardait une petite gêne vis-à-vis des travailleurs et de la classe moyenne.

Mais depuis l’ère Reagan et Thatcher, nous avons assisté à la victoire idéologique du fondamentalisme de marché : dérégulation, privatisations, financiarisation de l’économie, délocalisation vers les pays à bas coût.

Mais au moment de la rétribution, en 2008, les règles ont été changées pour protéger les financiers irresponsables, les emprunteurs imprudents et les spéculateurs prédateurs. Malheureusement, le socialisme pour les riches a donné des idées aux pauvres : Occupy Wall Street, Bitcoin, les populismes divers et avariés, Revenu Minimum Garanti, etc.

Hé, après tout, si les prêcheurs du capitalisme n’y croît pas, pourquoi devraient-ils y croire ?

Méga-monopoles

Poursuivons notre étrange parallèle entre la Chine et les États-Unis, en nous attardant cette fois-ci sur les puissantes entreprises technologiques.

L’élection américaine de 2016 et le Brexit ont été influencés par l’exploitation des données Facebook par Cambridge Analytica. Mais ce n’était qu’un début.

A peine 4 ans plus tard, Twitter censure un président en exercice, Youtube retire les contenus anti-masques et anti-vaccins, Google et Apple retirent l’application concurrente « parler » de leur plateforme, et Amazon leur emboîte le pas en fermant l’accès à ses serveurs à la plateforme du même nom.

Nous ne savons pas s’il y a réchauffement climatique ou non, ni en quoi ce serait une mauvaise chose. Nous ne savons pas non plus si les masques obligatoires à l’épicerie sont utiles. Mais ces entreprises, elles, le savent. Elles veillent sur nous et… nous surveillent.

Mais une question nous taraude… Qui surveille les surveillants?

En Chine, Jack Ma, le fondateur de Alibaba est en disgrâce depuis quelques mois. Que lui reproche-t-on?

En un mot, la même chose qui poussa le Roi Soleil à émettre une lettre de cachet à l’encontre de Nicolas Fouquet, son très riche ministre des finances: de lui faire de l’ombre.

Pour l’instant, Jack Ma n’est pas au cachot ni dans une pièce sombre d’une ambassade chinoise.

Le pouvoir central s’est contenté de faire dérailler l’introduction en bourse de sa compagnie Ant… Une façon de montrer qui est le vrai boss. La leçon n’est pas tout à fait terminée puisque nous lisons dans le Wall Street Journal :

Le gouvernement Chinois a demandé au Groupe Alibaba de céder les médias qu’il détient tandis que les officiels s’inquiètent de l’influence du géant technologique sur l’opinion publique au pays.

Que préférez-vous, le capitalisme d’état à la chinoise ou l’OmniCorp socialiste américain ?

C’est bien sûr une question rhétorique. Personne ne vous demandera votre avis.

A suivre,

Khalid Lyoubi

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