Les punitions se poursuivront jusqu’à ce le moral s’améliore
– humour militaire
Alea jacta est
Un nouveau plan de relance de 1,9 billion de dollars est en passe d’être approuvé aux États-Unis. Un parmi tant d’autres, passés et à venir…
Après les mesures exceptionnelles de 2020, les gouvernements occidentaux ont repris le contrôle de la planche à billets. Que la fête commence ! Il n’y a plus de limite à ce qui peut être dépensé ; il suffit d’imprimer ce dont on a besoin.
Pour les partis au pouvoir, pourquoi mécontenter une partie de la population avec des taxes quand on peut payer du pain et des jeux.
Et le public applaudit. Sept Américains sur dix approuvent les mesures de relance. C’est-à-dire que moins de trois sur dix comprennent quelque chose à l’économie. Rien de très encourageant…
Ne comptez pas sur Jerome Powell pour s’interposer. Nous lisons dans le Wall Street Journal :
Le plus extraordinaire dans toute cette histoire, selon nous, n’est pas que Jerome Powell soit prêt à laisser galoper l’inflation et à dévaluer le dollar. Non, le plus intéressant est que la majorité des gens connaisse le nom du président de la FED et s’intéresse à ce qu’il raconte!
Rubicon
Le Rubicon a sans doute déjà été franchi depuis un bon moment, possiblement depuis la fin des années 90. En effet, depuis lors, les revenus fiscaux américains, et donc l’activité économique, sont corrélés avec le cours de la bourse.
Greenspan, Bernanke, Yellen et Powell ont appliqué la même recette : lorsqu’une bulle éclate, en créer une autre dès que possible.
Voyons ce qui se passerait si la banque centrale s’abstenait d’agir : L’économie s’effondrerait sur elle-même… Les imprudents feraient faillite… Leurs propriétés seraient acquises par des personnes plus compétentes… Après une récession ou une dépression, l’économie repartirait sur une base assainie… Quel scénario terrible, en effet…
Mais pour le moment, il n’est pas encore question de krach boursier. Aussi, lorsqu’il n’y a pas de feu à éteindre, la FED essaie de répondre à un double objectif de plein emploi et d’inflation à 2%.
La banque centrale indique vouloir favoriser un taux d’emploi maximum. Comment elle va y parvenir, nous n’en avons aucune idée.
Powell est prêt à appuyer sur l’accélérateur monétaire tant qu’il faudra. Au bout du compte, il n’y aura sans doute pas davantage d’emploi, mais sûrement beaucoup d’inflation!
Historiquement, l’inflation est le remède privilégié par les états surendettés. Non parce que ce serait la meilleure solution, mais parce que personne ne comprend rien à ce qui se passe. Pas de coupable, ni même de responsable, pas même un numéro vert où appeler.
A notre humble avis, l’inflation est à peu près aussi efficace qu’une saignée au Moyen-âge. Mais qui sommes-nous pour juger?
Charybde et Scylla
Pendant que le sorcier Jerome Powell récite ses incantations, le marché obligataire reste en liberté surveillée. Les taux longs sont libres d’aller et venir… comme un citoyen avant l’heure du couvre-feu.
En ce moment, ils montent fortement et rapidement.
Nous voyons deux issues possibles à l’augmentation des taux d’intérêts longs.
- Après une brève poussée inflationniste, nous retombons dans une économie zombifiée, sans croissance et sans espoir. Puis, les taux longs repartent piteusement à la baisse.
- L’inflation s’emballe, le marché obligataire s’effondre et entraîne le marché boursier.
Dans le second cas, la FED va être présentée avec deux mauvais choix… mais deux choix quand même.
Elle pourrait augmenter les taux courts. L’effet sur l’économie ne serait pas beau à voir. Ce serait comme de retirer l’aiguille de la veine d’un héroïnomane. Les taux longs s’effondreraient par la suite, de même que l’inflation.
Alternativement, la FED pourrait instaurer le contrôle total sur la courbe des taux. Autrement dit, il s’agit d’imprimer de la (fausse) monnaie pour racheter autant d’obligations que nécessaire pour figer les taux longs au niveau souhaité. L’inflation, quant à elle, fera ce qu’elle voudra.
Ce scénario est beaucoup plus passionnant, surtout pour l’or et les produits de base.
A suivre,
Khalid