La courbe des taux redonne des signes de vie

Un milliard par-ci, un milliard par-là, et bientôt ça commence à faire une jolie somme.

– Attribué à Everett Dirksen

Les taux montent

Les taux d’intérêt américains remontent depuis quelques temps. Cela signifie deux choses. Premièrement, les investisseurs vendent leurs obligations pour acheter autre chose. Deuxièmement, la FED laisse faire le mouvement.

Les unes anxiogènes des journaux sur les variants du virus ne semblent plus vraiment intéresser personne. Les médias promettent des hécatombes… Le public développe de grandes attentes… Mais finalement rien. Les cas de contamination diminuent sensiblement. Les marchés entrevoient la remise en liberté de l’économie.

L’économie ne sera peut-être pas belle à voir après un an de confinement, de mise sous cloche des services, de télétravail, de mesures de « soutien », de faillites des petites entreprises, de spéculation frénétique, et de distorsions en tout genre.

Mais pour l’instant le marché est optimiste.

La FED, quant à elle, continue d’acheter chaque mois 120 milliards d’obligations du trésor et de titres adossés aux hypothèques. A ce rythme-là, la FED achète près de 1,5 billion par an de dettes de l’état ou garanties par l’état.

Voilà une belle somme… mais insuffisante.

C’est près de 4 billions qu’il faut financer sans compter le prochain « stimulus » de 1,9 billions. Les investisseurs privés ne se ruent pas vraiment sur des obligations qui garantissent une perte après inflation.

La FED ne fait rien

Les taux remontent inexorablement et la FED laisse faire. Mais cela pourrait changer. Nous lisons ceci dans le Financial Times :

Les analystes de Goldman Sachs ont récemment calculé sur la base de données historiques qu’il faudrait une augmentation de 0,36% des taux sur un mois pour que le marché actions vacille.

Si la hausse des taux est trop rapide, les actions risquent de plonger. D’un autre côté, l’augmentation des taux est perçue comme une bonne nouvelle.

Nous ne savons pas s’il s’agit d’une bonne nouvelle, seulement que certains investisseurs échangent leurs obligations contre des actions. Peut-être ont-ils davantage confiance dans l’économie ? Peut-être aussi veulent-ils jouer à la roulette ?

Certains pensent que la FED ne peut pas laisser les taux augmenter car le coût de la dette nationale deviendrait insupportable. Pas vraiment, en fait.

Que les taux montent ou baissent sur les marchés, cela ne change rien au service de la dette actuelle. Seule la nouvelle dette émise sera affectée et cela ne concerne que quelques billions… La FED peut donc laisser augmenter sans trop d’inquiétude.

En attendant le crash

Les bureaucrates de la FED ne sont pas très différents des autres bureaucrates. Ils préfèrent garder leur emploi et leur pension. Si le système monétaire n’explose pas, ils pourraient même écrire un livre comme Bernanke… donner des conférences à un fonds spéculatif pour 810,000 USD comme Yellen … ou plus modestement, pantoufler dans une grande banque d’investissement.

Si le banquier central avait une devise, ce serait peut-être : « Pas de vagues », « Pas dans ma cour» ou « Notre monnaie, votre problème ».

Lorsque le crash se produira, dans un mois ou dans deux ans, la FED trouvera à nouveau le courage d’agir avec l’aide du gouvernement, tout de même. Fini les scrupules de fonctionnaires, ce sera le grand jeu : interdiction de Bitcoin… revalorisation des réserves d’or de la FED… achat d’actions… modification du Federal Reserve Act pour monétiser la dette… contrôle de la courbe des taux… obligation pour les fonds de pension d’acheter des obligations du trésor… objectifs pour les banques de croissance du crédit…

A suivre,

Khalid

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