Grand écart entre le marché et l’économie

N’oublie pas une chose, Callum, quand tu flottes dans une bulle, la bulle finit toujours par éclater. Et plus la bulle t’a emmené haut, plus la chute est douloureuse.

– Malorie Blackman, Entre chiens et loups

Bulle des marchés

Les actions technologiques commencent à vaciller depuis deux jours. Tesla a perdu près de 15% en une semaine… Bitcoin chute lourdement aussi…

Nous ne savons pas vraiment pourquoi nous assistons à cette correction. La théorie en vogue est que l’inflation est de la kryptonite pour la valorisation des entreprises technologiques, parce qu’elle crée de l’incertitude. La hausse du prix des matières premières pourra-t-elle être passée au consommateur ? Est-ce que les concurrents seront avantagés ?

Prenons l’exemple de Tesla.

Le prix actuel de l’action Tesla suppose un long fleuve tranquille jusqu’à la domination complète de l’industrie automobile…

Ce n’est pas impossible. Mais s’il y a quelques surprises sur le chemin, est-ce qu’on arrivera à bon port plus rapidement ? Nous ne le pensons pas.

Jeremy Grantham, le gestionnaire du fonds GMO, pense que nous sommes dans une bulle comparable à celles de 1929 et de 2000. Selon lui, la fin de la bulle n’est pas annoncée par une baisse généralisée des marchés. Elle est plutôt marquée par une baisse soudaine des actifs qui ont le plus augmenté tandis que le reste marché continue d’augmenter. Comprendre : Tesla, Bitcoin…

Pour Jeremy Grantham, l’éclatement de la bulle est une affaire de mois, pas d’années. Nous verrons bien.

Ray Dalio, le fondateur du gestionnaire de fonds Bridgewater, est plus nuancé et ne croit pas que tout le marché soit dans une bulle:

Certaines actions boursières, selon ces mesures, sont dans des bulles extrêmes (en particulier, les nouvelles compagnies technologiques), tandis que d’autres actions ne sont pas dans des bulles.

Économie artificielle

Nous ne savons pas si nous sommes dans une bulle. Mais où que nous soyons, nous n’avons jamais connu à la fois des marchés si chers ni une économie si faible. Y a-t-il un nom pour cette condition ?

Les marchés ne sont pas non plus seuls à vouloir échapper à la réalité.

Le Monde nous parle des addictions en tout genre qui se sont aggravées avec les mesures de confinement :

Pour Alexis, publicitaire et père d’un jeune enfant, tout a dérapé lors du premier confinement, au printemps 2020. En quelques semaines, sa consommation de vin, « déjà un peu au-dessus des recommandations officielles », souligne-t-il, double. Carburant, béquille, l’alcool devient une obsession. Après un mieux au déconfinement, il replonge avec le deuxième confinement et le retour du télétravail.

Autour de nous, nous entendons de plus en plus parler de défis « un mois sans alcool ».

Jim Grant, du Interest Rates Observer, a rapporté avoir rencontré un individu qui fumait à son aise dans une rame du métro de New York. Nous espérons que le fumeur avait au moins la décence de porter son masque.

C’est peut-être juste anecdotique ou peut-être pas.

Un peu partout dans le monde, des adolescents désœuvrés occupent les rues désertes et y apprennent d’autres lois. Ils portent le masque et même la capuche, voire des lunettes noires.

Le retour à la normalité se fera sans doute avec des gens un peu moins normaux…

A suivre

Khalid Lyoubi

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