Econo-fiction : l’après covid, partie 1

Photo by Ben Garratt on Unsplash

Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n’est pas impossible que tout le monde ait tort.

– Gandhi

Dans la peau de nos dirigeants

La crise du coronavirus qui a démarré à la fin de 2019 est exceptionnelle, non à cause de sa sévérité, mais de par la réaction des gouvernements.

La grippe de Hong-Kong de 1968 a eu à peu près la même mortalité que le covid19, si on la rapporte à la population de l’époque. Pourtant elle a n’a pas conduit aux mesures extrêmes que nous observons actuellement. Les sociétés semblent avoir vécu la grippe de 1968 assez stoïquement.

Que penser également de la grippe espagnole qui a fait entre 50 et 100 millions de morts, mais n’a pas non plus généré d’interventions majeures des gouvernements ?

Nous ne reviendrons pas sur les mesures, pour la plupart inefficaces et contreproductives qui ont été mises en place depuis près de deux ans. Nous nous intéressons plutôt à imaginer des scénarios pour le futur selon l’approche de Peter Schwartz.

Avant cela, nous voulons dégager les principes qui semblent expliquer les actions prises par les autorités.

Michael Hopf a écrit :

Les temps difficiles créent des hommes forts, les hommes forts créent des temps prospères, les temps prospères créent des hommes faibles, et les hommes faibles créent des temps difficiles.

Nous voici donc à la fin du cycle, celui des hommes faibles.

Les décisions de la plupart des autorités ont été davantage guidé par le besoin de se couvrir que par la volonté de faire ce qui doit être fait. Les mesures sanitaires ont par exemple été décidées par imitation. Si tout le monde l’a fait, il doit bien y avoir une bonne raison, non ?

Clairement, les prises de position des politiciens sont davantage basées sur les sondages que sur la science. Et les sondages sont le résultat de la propagande de peur des médias et d’une minorité intolérante.

Peu importe que les statistiques montrent que les confinements et les couvre-feux ont eu des effets au mieux inutiles au pire délétères, ceux-ci continuent d’être appliqués ici et là. Malgré des études randomisées sur l’inutilité du masque (tel qu’utilisé par la population en général), celui-ci continue d’être obligatoire à peu près partout. En dépit de la perte importante d’efficacité des vaccins ARNm au bout de quelques mois, la santé publique envisage une troisième et même une quatrième dose.

Nous ne pensons pas qu’il y ait une intention maligne des gouvernements à promouvoir la vaccination. De leur point de vue, et ils ont raison de leur point de vue, c’est une méthode peu coûteuse pour arrêter l’épidémie. Un vaccin à 20 euros ou 20 dollars est bien préférable à des frais d’hospitalisation de 100 000 euros ou dollars. De plus, si tout le monde est vacciné, on pourra revenir au monde d’avant. Est-ce si sûr ?

Même avec une couverture de 100% (ce qui n’arrivera pas), l’épidémie ne sera jamais éradiquée. Cela illustre un autre principe de nos gouvernants : au mieux le court-termisme, au pire l’aveuglement. Comme le retrait de l’armée américaine en Afghanistan l’a montré, nos dirigeants ne semblent pas réaliser que leur vision du monde est polluée par l’idéologie et déconnectée de la réalité. Autrement dit, ils prennent leurs désirs pour des réalités.

A ce stade, il convient de réaliser que la crise du covid n’est pas temporaire et qu’elle laissera des traces pour au moins les dix prochaines années. Il est plus que temps de s’y préparer. Voici donc les trois scénarios pour le futur qui pourront aider dans cette préparation :

  • Aggravation de la crise
  • Atténuation de la crise
  • Discontinuité majeure : mutation (vraiment) dangereuse

Scénario 1 : l’aggravation de la crise

Introduction

Dans ce scénario, les tendances à l’œuvre actuellement sont amplifiées.

Selon le principe dégagé plus haut, la seule chose qui empêche réellement de décréter la vaccination obligatoire dans les démocraties libérales est la peur des autorités d’être tenues pour responsables des décès dus à la vaccination.

A mesure que les données de la phase 3 des vaccins (phase actuelle) s’accumulent, les statistiques sur la mortalité et les effets secondaires graves sont tabulés par les bureaucrates. Actuellement, la vaccination étant un « choix personnel », les conséquences graves sont peu ou pas prises en charge par l’État. A titre d’exemple, le gouvernement canadien vient tout juste de créer un fonds de 75 millions de dollars pour les frais d’enterrement.

Obligation de discriminer pour les entreprises

Les gouvernements vont s’efforcer de rendre la vie impossible aux récalcitrants. Une des innovations majeures des ces derniers mois a été le changement de la relation entre le gouvernement et les entreprises. Jusqu’ici, le gouvernement veillait à ce que les entreprises ne discriminent pas. Désormais, les entreprises seront mises à contribution pour appliquer une discrimination. Ce phénomène va aller en s’amplifiant :

  • Immunité pour les entreprises qui licencieront du personnel non vacciné ou par rapport à d’éventuels dommage des vaccins.
  • Pénalités pour les entreprises (biens non essentiels) qui ne coopèreront pas dans la discrimination des non-vaccinés.
  • Certaines entreprises, notamment les grandes entreprises technologiques, feront la promotion de la vaccination d’elles-mêmes.

Voici quelques exemples :

  • Non content d’empêcher les voyageurs non-vaccinés de voyager par avion et par train, les gouvernements vont obliger les compagnies d’autobus à interdire les non-vaccinés.
  • Les hôtels ou auberges devront contrôler le statut vaccinal à la réservation ou à l’arrivée, peu importe leur taille.
  • Pour prendre des leçons de conduite, il faudra prouver le statut vaccinal.
  • Facebook, LinkedIn, Twitter coopèreront avec les gouvernements pour identifier parmi les individus récalcitrants ceux qui ont le plus d’influence. Des actions ciblées seront entreprises : prise de contact avec l’employeur, contrôles fiscaux, actions en justice, etc.
  • Facebook, LinkedIn, Twitter permettront de vérifier le QR code pour démontrer le statut vaccinal sur les réseaux sociaux.

Pointer du doigt les non-vaccinés

Une hausse des cas de covid, provoquée possiblement par davantage de tests à l’école, servira de prétexte pour mettre en place un couvre-feu ou un confinement spécifique aux non-vaccinés. La délation sera encouragée. Des brigades mobiles de policier contrôleront aléatoirement les passeports vaccinaux.

Des horaires spéciaux seront aménagés dans les épiceries pour les non-vaccinés. Ces derniers seront obligés de prendre davantage de précautions : gants obligatoires et visière, en sus du masque. Ces horaires donneront lieu à des comités d’accueil anti-récalcitrants, des actions de sensibilisation ainsi que l’installation de tentes de vaccination sur le parking.

Après quelques cas de contamination ayant pour origine un professeur non-vacciné (ou une infirmière non-vaccinée), un décret criminalisera le fait de contaminer autrui, si l’on n’est pas vacciné. Même si le décret est inapplicable, cela incitera les patrons de petites entreprises à mettre de la pression sur leurs employés.

Plus de contrôles et plus de harcèlements

Sur le front des mesures sanitaires, le passeport vaccinal sera utilisé pour contrôler l’inoculation de la troisième puis de la quatrième dose. La stratégie gouvernementale inavouée est d’attendre l’arrivée d’un vaccin stérilisant, notamment le vaccin Novavax avec une longue durée de protection.

Quelques manifestations, dont certaines violentes, troubleront quelque peu l’impression d’unanimisme dans la population. Des hackeurs citoyens organiseront une plateforme avec vidéos et photos à destination de la population pour identifier les manifestants et entrer en contact avec eux (ou leurs employeurs) afin de les ramener à la raison.

Une application qui a fait son apparition en Australie qui allie géolocalisation et reconnaissance faciale sera déclinée dans la plupart des pays afin de contrôler le confinement pour les non-vaccinés et la quarantaine des voyageurs vaccinés internationaux ou interprovinciaux.

Début de stagflation

Côté économie, l’effet net du passeport vaccinal est une baisse de la fréquentation des services. D’une part, il y a ceux qui voudraient bien mais sont empêchés et d’autre part, il y a ceux qui pourraient mais n’ont pas envie de se faire contrôler. Une spirale inflationniste semble enclenchée. Le prix des loyers, de l’énergie et de la nourriture augmente fortement et alimente le mécontentement d’un large segment de la population.

Pour pallier le « manque d’argent », les gouvernements feront tourner la planche à billet, ce qui aggravera la situation. La méthodologie du calcul de l’indice des prix à la consommation sera alors modifiée pour retirer l’effet des « composantes volatiles » de l’indice.

A cause des régulations supplémentaires imposées par les gouvernements, les coûts de production augmenteront partout dans le monde. On assistera à des pénuries de certains produits et marchandises. Celles-ci sont accrues par l’action d’acteurs du marché qui feront des stocks, soit pour se protéger des pénuries, soit pour spéculer.

Des incendies à l’origine douteuse permettront à des entrepreneurs pris à la gorge de toucher les primes d’assurances et changer de secteur… ou de pays.

Délitement social

Dans la société, la polarisation entre fanatiques du vaccin et antivax, produira d’étranges effets. Jamais les dons de sang ou d’argent n’auront été aussi faibles. En effet, les récalcitrants ne voudront pas contribuer à une société qui les exclut et les fanatiques du vaccin ne voudront pas courir le risque que leurs dons bénéficient à des antivax. Certaines associations caritatives se plaindront d’un manque de volontaires. En effet, les volontaires retraités ne souhaiteront plus prendre de risques tandis que les volontaires non-vaccinés en auront assez de subir du harcèlement.

Un mouvement appelé « Société Parallèle » verra le jour, et regroupera des non-vaccinés qui s’échangeront des biens et des services hors du système. Un de leur crédo est de retirer leur participation à un système qui les maltraite : retirer leur argent des banques, retirer leurs enfants de l’école, ne plus contribuer aux organismes de charité, réduire leurs dépenses au strict nécessaire.

Un scandale impliquant des épidémiologistes, des fonctionnaires et des politiciens éclatera et démontrera que certaines modélisations étaient téléguidées pour influencer la population. Le scandale sera rapidement enterré et oublié. Après tout, personne n’y avait jamais vraiment cru et ce n’était pas non plus une surprise.

Solution finale : vaccination obligatoire

Lorsque le nombre de récalcitrants sera suffisamment faible, les gouvernements décrèteront la vaccination obligatoire. Le fait de rendre la vaccination obligatoire les rendra responsables des dommages. Les indemnisations seront alors beaucoup plus élevées qu’aujourd’hui, et sans doute de l’ordre de plusieurs millions d’euros ou dollars (un autre genre de loterie si l’on veut).

Ne pas se soumettre à la vaccination obligatoire entraînera des amendes, la suspension des allocations et possiblement une peine de prison. Les irréductibles n’auront d’autres choix que de partir vers des cieux plus cléments, s’ils le peuvent.

Il restera à organiser la vaccination des enfants. Selon le pays, sa culture et son taux d’alphabétisation, plusieurs stratégies seront possibles. Dans les pays pauvres qui peuvent s’offrir des vaccins, des infirmières se rendront dans les établissements et vaccineront une classe après l’autre, tout simplement. Dans les pays riches, même si une majorité sera favorable à la vaccination des écoliers, plus d’efforts seront nécessaires pour « convaincre ».

En dépit de l’exemple britannique, la plupart des autorités de santé publique et des agences du médicament vont donner leur accord à la vaccination des enfants. Malgré les résultats mitigés des essais cliniques qui ne démontrent pas un bénéfice pour les enfants, les autorités et la presse feront valoir des bénéfices intangibles comme la réduction des cas de « covid long » ou le « bénéfice pour l’ensemble de la société ». Après avoir vacciné une large proportion des écoliers, les gouvernements exigeront des enfants non-vaccinés qu’ils se soumettent à des tests rapides tous les jours. Ils seront aussi privés de sorties … scolaires.

Résurgence du virus

Comme l’indique les données en provenance d’Israël, la proportion des personnes vaccinés qui se retrouvent hospitalisées est comparable à celle des personnes vaccinées dans la population. Ceci donne à penser que le vaccin offre une maigre protection pour les publics à risques.

Les gouvernements vont progressivement tirer les conclusions qui s’imposent de telles données. En particulier, ils vont recommander aux personnes âgées de se faire vacciner tous les deux mois pour une meilleure efficacité et de panacher les différents types de vaccins.

Nouvelle normalité

Les gouvernements feront passer le message qu’il faudra s’habituer à vivre avec le virus. Ce qu’il faudra comprendre par-là est qu’il faudra s’habituer au maintien des restrictions sanitaires : masques, passeports vaccinaux, restrictions sur les libertés personnelles etc.

Les gouvernants n’anticiperont pas une autre complication, pourtant prévisible. A force de caresses ou, plus souvent, d’intimidations, ils auront atteint un objectif de vaccination de près de 100%. Ainsi, il n’existera pratiquement plus de candidats sains et non-vaccinés pour les essais cliniques de nouveaux vaccins. De plus, le fait de participer à une étude clinique ne permettra pas d’obtenir un passeport vaccinal valide. Autrement dit, les volontaires se feront rares. D’un autre côté, sans groupe de contrôle non-vacciné, il sera impossible de prouver que les vaccins ont causé des dommages à long terme, ce qui évitera des procès embarrassants au personnel politique encore en vie dans dix ou vingt ans.

Malgré une couverture proche de 100% de vaccination, le virus continuera de se diffuser et de tuer les individus à risque. La réalité rattrapera alors la fiction lorsque les gouvernements décrèteront l’obligation vaccinale pour les chiens et les chats. Après beaucoup d’hésitation, le gouvernement se résoudra à obliger les tests rapides y compris pour les personnes vaccinées. Ce sera un tollé et la mesure sera finalement abandonnée au profit d’une autre : le bracelet électronique avec mesures biométriques pour les voyageurs internationaux. Si leurs signes vitaux montrent une infection, ceux-ci sont placés d’office ainsi que leurs hôtes dans les camps de quarantaine. Rappelons que ces camps étaient initialement prévus pour les volontaires qui voulaient s’isoler loin de leur communauté pour protéger les autres.

Par ailleurs, une loi sera débattue puis adoptée par le parlement pour rendre quasi-obligatoire le don d’organe. En effet, suivant en cela la logique du vaccin, c’est un infime sacrifice qui permet de sauver des vies. Les rares récalcitrants se verront désactiver leur passeport vaccinal afin de les inciter à faire le bon choix personnel pour le collectif.

Fin de la crise du covid

Quelques années après avoir atteint le taux de vaccination maximal, le virus circulera toujours mais le sujet sera devenu tabou. Lorsqu’on entendra que la grand-mère d’Untel est décédée, l’on s’abstiendra de demander « de quoi ? ». Personne ne voudra plus entendre parler du virus.

La dégradation de l’économie et la baisse du niveau de vie reviendront progressivement au premier plan des préoccupations des gens. Le poids électoral basculera vers les générations plus jeunes qui ont une préférence pour les politiques publiques socialistes : plus d’interventions pour lutter contre le réchauffement climatique, plus de micro-management du comportement des citoyens, plus d’impôts pour les riches, plus de bureaucratie.

Ces politiques ne produiront pas les résultats escomptés mais comme pour le communisme, la conclusion sera : « nous n’avons pas été assez loin ».

Suite

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *