Le malheur a habituellement deux effets : souvent il éteint toute affection envers les malheureux, et, non moins souvent, il éteint chez les malheureux toute affection envers les autres.
– Antonio Gramsci
Ivresse de la jeunesse
Après un an à ne côtoyer que ses proches, nous avons perdu l’habitude d’interagir avec des inconnus : mettre des écouteurs pour ne pas être dérangé… ne pas regarder dans les yeux…
Par contre, personne n’a oublié comment avoir les yeux rivés sur son écran. Pour ça, tout le monde a eu pas mal de pratique…
Maintenant que les personnes à risque sont en passe d’être vaccinées et que les beaux jours reviennent, il devient difficile de dire aux jeunes de continuer à gâcher leurs plus belles années.
Le Monde nous parle d’un carnaval géant à Marseille.
De l’autre côté de l’Atlantique, la même fièvre s’empare de la jeunesse américaine en Floride. Le New York Times relève que :
Les Américains d’il y a 150 ans trompaient leur ennui en allant voir l’Union et la Confédération s’entretuer depuis les collines alentours…
Après avoir regardé Netflix pendant un an, la perspective d’une interaction sociale, même à risque, devient irrésistible. Qui sait si un bureaucrate ne va pas essayer de les renfermer encore pour un an ?
Voici l’occasion pour nos jeunes gens de montrer leur valeur… et aux jeunes filles de les observer.
Violence économique
Pour une raison que nous ne comprenons pas encore très bien, la gestion du virus a entrainé une hausse de la violence sous toutes ses formes. La presse évoque régulièrement la violence des gangs d’adolescents et les violences domestiques.
Est-ce parce qu’il y a moins de témoins ? Est-ce que les masques y sont pour quelque chose ? Ou peut-être est-ce parce que l’exemple vient d’en haut ?
Nous ne prétendons pas le savoir.
Dernièrement, la Turquie a dénoncé les agissements de gardes-frontières Grecs qui auraient jeté à l’eau des migrants… menottés. Certains ont été repêchés in extremis par des bateaux turcs. D’autres n’ont pas eu cette chance.
La violence économique, elle non plus, n’est pas moins réelle. Après Bolsonaro qui a éjecté le président de Petrobras pour mettre à sa tête un général, voilà Erdogan qui vient de mettre dehors Naci Agbal le directeur de la banque centrale. La devise de la Turquie a plongé de 14% à la suite de cette annonce. Le Financial Times nous donne quelques détails :
Les Turcs savent à quoi s’en tenir puisqu’ils sont 18% à détenir des bitcoins… Naci Agbal n’aura pas duré 4 mois à son poste… Mais nous aimerions qu’il postule au choix à la FED, à la BCE, à la CBE ou à la BOJ.
En janvier dernier, c’était Le Monde qui titrait sur les nouvelles pratiques rugueuses dans le capitalisme français.
Les salariés jouent des coudes aussi, comme les travailleurs d’Amazon qui ont voulu faire grève lors du Black Friday ou les chauffeurs d’UBER qui ont obtenu gain de cause en février pour obtenir les avantages d’un statut de salarié au Royaume Uni.
Peut-être après tout, est-ce là le retour à la normale dont on parle tant ?
A suivre,
Khalid Lyoubi