Après le bal masqué, dansons au cabaret

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C’était le meilleur des temps, c’était le pire des temps ; c’était l’âge de la sagesse, c’était l’âge de la folie ; c’était l’époque de la foi, c’était l’époque de l’incrédulité ; c’était la saison de la Lumière ; c’était la saison de l’Obscurité…

– Charles Dickens, Conte des deux cités

Reprise en K

Les économistes ont spéculé sur la nature de la reprise… en V, W, U, et même en L, c’est-à-dire pas de reprise.

Un an après le virus, le gagnant est … la reprise en K. Des temps meilleurs pour certains et des temps maussades pour les autres.

Des ingénieurs de la Silicon Valley, des financiers de Wall Street et beaucoup d’autres s’achètent des maisons secondaires dans des bourgades en Arizona, au Nevada ou au Colorado.

Ironiquement, ils le font au nez et à la barbe des gens du cru, dont le taux de chômage a parfois doublé depuis un an.

Les nouveaux venus, mesures sanitaires obligent, n’ont pas vraiment contribué… ni pas leurs taxes… ni par leurs dépenses… sauf peut-être au Home Depot.

D’où vient tout cet argent ?

S’agit-il des économies forcées des télétravailleurs… ou bien des refinancements hypothécaires… ou bien des prêts du gouvernement aux entreprises recyclés pour la bonne cause ?

Années Folles bis

L’argent, pour ceux qui en ont, leur brûle les doigts. Même les voitures s’arrachent. Le prix des véhicules d’occasion a augmenté de 15% en moyenne en février et la hausse accélère.

Pour l’Amérique d’en bas, il y a d’autres préoccupations que de jouer au Monopoly. Le Wall Street Journal rapporte:

Quelque 10,9% des emprunteurs à risque avec des prêts auto ou des crédit-bails étaient plus de 60 jours en retard sur leur paiement en février, [..] contre 8,7% l’année précédente, d’après l’agence d’évaluation de crédit Transunion.

Ce sont les meilleurs temps pour certains et les pires pour d’autres.

Comme l’a écrit Adam Fergusson, si vous voulez détruire une nation, vous devez corrompre sa monnaie. Cela semble assez bien engagé d’après nous.

2020 n’est pas une grande dépression, c’est le début des années Folles, les cabarets en moins… quoique.

Un article du Monde décrit les dîners de luxe clandestins à Paris :

Des dîners parisiens aussi luxueux que clandestins, s’affranchissant des interdictions édictées pour freiner la propagation du Covid-19 ? Le procureur de Paris, Rémy Heitz, a ouvert ce dimanche 4 avril une enquête après la diffusion d’un reportage de M6 sur de telles agapes. Des ministres y auraient participé, selon les affirmations de l’un des organisateurs à la chaîne.

L’organisateur de la soirée s’est depuis rétracté, en disant que c’était de l’humour. C’est ce qu’on appelle faire une brioche.

Parlant de brioche, nous imaginons les plaisanteries échangées ce soir-là :

« Quoi les Français veulent faire la fête ?… Qu’ils invitent le ministre comme nous ! Ou un commissaire à la rigueur ! »

A suivre,

Khalid Lyoubi

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